Kourion
Seuls 2 km
séparent Episkopi de Kourion. Le site de Kourion était déjà occupé par l'homme
au néolithique. Avec la première vague migratrice de Mycéniens au XIVe siècle
avant J.-C., des colons achéens s'installèrent ici; au XIIe siècle avant J.-C.,
de nouveaux colons grecs (les Égéens) les suivirent. Ces indices sont confirmés
par les récits d'Hérodote qui font de Kourion une ville fondée par des
immigrants venus d'Argos.
Au VIIe siècle avant J.-C. sur la côte escarpée, située à
l'ouest village actuel d'Episkopi, nouvellement reconstruit, Kourion était
l'une des neuf cités-royaumes de l'Île.
Sous la domination égyptienne (des Ptoléméens) et romaine,
Kourion était une ville relativement importante. Bien qu'elle eut été
endommagée par les tremblements de terre dans les années 332 et 342 après J.
-C., elle fut reconstruite et continua de rayonner jusqu'au milieu du VIIe
siècle après J.-C. Les incursions arabes et de nouveaux séismes l'anéantirent
totalement. Les premières fouilles datent de 1873.
Ce qu'il faut voir
La maison aux mosaïques d'Achille. Autrefois construite dans
la proximité de la porte de Paphos, cette maison s'élève sur la route
Limassol-Paphos. Autour des vestiges d'une cour à ciel ouvert, étaient groupées
des chambres précédées d'une galerie couverte protégeant le beau dallage de
mosaïque du IVe siècle avant J.-C. Cette mosaïque représente une scène qui a
lieu à la cour du roi Lycomède : Achille, déguisé en jeune fille, est reconnu par
Ulysse (lui-même déguisé en marchand). Ce dernier présente aux femmes de la
cour des bijoux et des armes; Achille se trahit en préférant les armes aux
bijoux et Ulysse l'emmène au siège de Troie (ville, qui selon les prédictions
de Calchas ne peut être prise sans Achille... Achille j dont les oracles ont
prédit dans l'enfance qu'il périrait sous les murs de Troie, de là déguisement,
représenté ici, préconisé par Thétis, sa mère).
La maison des Gladiateurs. Le sol de deux salles de
cette ancienne villa est orné de scènes de combats de gladiateurs. Les couleurs
de ces mosaïques sont dans un état de conservation exceptionnel.
L'acropole de Kourion fut détruite par un tremblement
de terre au IV siècle après J.-C. La fraction du site qui fait face à la loge
du gardien est un chantier de fouilles depuis le milieu des années
soixante-dix.
C'est ici, en l'occurrence qu'ont été mises au jour les mosaïques
mentionnées plus haut. Plusieurs Colonnes à chapiteaux corinthiens ont déjà été
relevées et réinstallées à leur place d'origine.
La basilique. Si l'on en juge par le style des
chapiteaux, la basilique - cathédrale des évêques de Kourion - fut construite
au V, siècle de notre ère. La nef centrale était séparée des nefs latérales par
douze colonnes de granit. L'abside unique était flanquée de salles orthogonales,
elles-mêmes séparées des nefs latérales par des couples de colonnes Un
déambulatoire dallé de pierres conduisant à l’extérieur, longeant l'extérieur
des nefs latérales.
Un baptistère dallé de mosaïques ouvrait sur la cour, ornée
d'une fontaine hexagonale, qui précédait le narthex. Depuis le parvis de la basilique un panorama magnifique sur la côte,
abrupte à cet endroit de l'Île s'offre au regard; la plage est visible, très
loin en contrebas.
Le théâtre pouvait accueillir quelque 3 500 spectateurs. On
accédait aux tribunes de l'orchestre en hémicycle par un passage voûté percé de
cinq entrées de l'amphithéâtre.
Le mur de scène s'élevait, à l'origine, jusqu'au niveau des
rangs les plus élevés. Au III siècle de notre ère ce lieu fut, pendant un court
moment désaffecté de sa fonction première et servit d'arènes ou l'on venait
assister à des combats d'animaux.
Les thermes et la maison d'Eustolios. A l'est du théâtre et
de sa tour d'escalier s'étendent les murs d'une construction palatiale du Ve
siècle après J.-C. La zone des bains, spacieuse et confortable, semble indiquer
- par l'échelle - qu'il s'agirait là de thermes publics. Une inscription
fragmentaire dans la mosaïque (partie orientale de l'édifice) indique le nom de
l'architecte de ce «frais refuge à l'abri du vent»: Eustolios. En outre
l'inscription fait référence à Apollon, dieu protecteur de la Kourion paÏenne. Mais une
autre inscription encore - contemporaine de la première - indique le nom du
Christ.
L'élément le plus fastueux de l'installation est un dallage
de mosaïque admirablement conservé dans la salle principale (partie nord). La
qui incarne la Créativité
(Ktisis) est remarquablement belle. Elle tient, représentation d'une jeune
femme dans la main droite, une règle qui correspond exactement à la longueur du
pied romain. Non moins fascinante est la partie de la mosaïque qui représente
une perdrix entourée d'oiseaux et de poissons.
Des bains de pieds peu profonds relient la salle principale
aux bains froids, tandis qu'à l'ouest sont encore visibles les chambres ou
était chauffé l'air qui servait lui-même à chauffer les thermes.
Une représentation théâtrale ou un concert au théâtre
antique de. Kourion. (Paphos) sont des événements inoubliables auxquels
contribue l'acoustique fabuleuse du lieu, On y donne, pendant les mois d'été,
les pièces des auteurs grecs classiques ainsi que des drames shakespeariens.
Des informations à ce sujet sont dispensées par l'office
du tourisme ou la réception de votre hôtel.
Le stade. A 1 km environ à l'ouest de l'acropole, en
bordure de la ville, s'étend le stade qui fut construit au IIe siècle après
J-C. Il fut utilise pendant près de six siècles. De cet édifice immense qui
pouvait accueillir 6 000 spectateurs, ne subsiste que l'enceinte en forme de
fer 1 cheval, dotée de trois accès. Les tribunes ont été partiellement reconstruites.
Le sanctuaire d'Apollon. Un kilomètre plus loin à
l'ouest, s'élève le sanctuaire d'Apollon Hylatès «APOllON protecteur des forêts
»).
Ce lieu, l'un des plus sacrés de la chypre antique, se
trouvait jadis au milieu d'une réserve sauvage (bois sacré); on y célébra dès
le VIIIe avant J-C. le culte d'Apollon protecteur des forêts, ainsi qu'il été
démontré. La plupart des décombres dégagés par les fouilles appartiennent à un
autre temple, érigé bien plus tard, vers l'an 100 de notre ère. il est très
vraisemblable que ce dernier ait été considérablement endommagé par le séisme
du IVe siècle après J-C., mais qu'il n'ait toutefois pas été désaffecté avant
le Ve siècle. Comme cela se voit fréquemment à Chypre, le temple reconstruit
est un édifice de dimensions relativement petites, la plupart des rituels ayant
lieu en plein air. Une large volée de marches et un porche à quatre colonnes
conduisaient jusqu'à l'autel. Oser porter la main sur l'autel était sacrilège
et puni de mort, rapporte Strabon (géographe et historien grec de la dernière
période hellénistique) ; le fautif était précipité dans la mer du haut de la
falaise.
Les éléments architectoniques les mieux conservés sont les
chambres qui étaient destinés aux pèlerins et les thermes d'époque romaine L'élément
le plus intéressant du point de vue archéologique a été dégagé en 1978-1980 (il
est encore entouré de palissades); de plan cruciforme il est d'époque pré-chré-
tienne et sa section la plus large est de 18 mètres mieux conservés
sont les chambres Il est possible que de jeunes arbres sacrés aient été qui
étaient destinées aux pèlerins plantés à l'intérieur des remarquables
dépressions circulaires, et qu'autour de ces arbres les pèlerins aient exécuté des
danses rituelles ou bien les aient contournés en longues théories. Rien qui
leur soit comparable n'a à ce jour été découvert dans le monde méditerranéen.
|